Ibn-Habib (1) nous a laissé un intéressant travail sur les aïeuls féminines du Prophète, pendant une vingtaine de générations. Nous lisons dans cet ouvrage, ainsi que dans d'autres sources (2), que les oncles maternelles du Prophète, les 'Abd Yâlil, gouvernaient à Taïf, la mère de 'Abd al-Muttalib, grand-père du prophète, descendait de la famille qui a fourni la dynastie des Lakhmides à Hîrah; et parmi ces aïeules féminines, nous rencontrons les tributs les plus variées de la Péninsule arabique, telles que Kinânah, Azd, Khuzâ'ah, Qudâ'ah, Sulaim, 'Adwân, et d'autres (Cf. infra § 1100-1119).
'Abd am- Muttalib était un des dix "ministres" de l'oligarchie mecquoise. Il eut dix fils, dont Abdallah le père du Prophète, qui n'était pas l'aînée, et qui mourut du vivant de son père; et Mohammed lui-même naquit quelques semaines après la mort de son propre père. Dans ces conditions, Mohammed n'avait aucune chance d'accéder à une dignité quelconque dans sa cité natale. Les qualités de cœur et de d'esprit se propagent dans la postérité, mais pas nécessairement d'aîné en aîné; il semble même plus souvent chez un cadet qu'on retrouve maintes des qualités qu'on à la royauté, et peu de ses vices : orgueil, précipitation, amour du luxe, mépris du travail etc.
De plus, un prince héritier est souvent corrompu par ses parents eux-mêmes, ainsi que par son entourage de flatteurs; un cadet ou un orphelin a plus de chances d'être élevé convenablement.
Mohammed perdit ses gardiens l'un après l'autre : après la mort de sa mère, il resta chez son vieux grand-père; à la mort de ce dernier, lorsqu'il n'avait encore que huit ans, il habita chez son oncle Abû Tâlib, généreux mais ayant peu de ressources. Il dut immédiatement gagner sa vie comme berger. A l 'âge de neuf ans, il accompagna son oncle dans un voyage de commerce en Palestine, où il ira encore une fois tout seul, avec les marchandises d'une riche Mecquoise. Nous le trouvons également à Hubâchah (Yémen), et dans le pays des Abd al-Qais (Bahrain'Umân, de l'Arabie orientale) toujours en qualité de commerçant. Si le seul silence des sources n'est pas une preuve de son existence, il y' a lieu de penser qu'il est allé même une fois en Abyssinie, peut être par la voie de mer.
Tout ces voyages de commerce l'avaient obligé à apprendre les lois et les coutumes administratives et commerciales de Byzance, de la Perse, du Yémen et de l'Abyssinie. A l'âge mûr, à quarante ans, cet homme si expérimenté entrepris la réforme de son peuple. Dans sa ville natale, il avait reçu l'épithète d'al-Amîn (l’honnête). Les veuves et les orphelins de la ville trouvaient chez lui le meilleur asile; et les commerçants étrangers aussi, lorsqu'ils venaient à la Mecque, cherchaient en dernier lieu son appui pour obtenir un règlement de compte chez les Mecquois retardataires. Son oncle Abû Tâlib n'exagéra point lorsqu'il composa un poème pour chanter les vertus de son neveu, en disant :
source : Le Prophète de l'Islam : sa vie, son oeuvre (Muhammad Hamidullah)
Tout ces voyages de commerce l'avaient obligé à apprendre les lois et les coutumes administratives et commerciales de Byzance, de la Perse, du Yémen et de l'Abyssinie. A l'âge mûr, à quarante ans, cet homme si expérimenté entrepris la réforme de son peuple. Dans sa ville natale, il avait reçu l'épithète d'al-Amîn (l’honnête). Les veuves et les orphelins de la ville trouvaient chez lui le meilleur asile; et les commerçants étrangers aussi, lorsqu'ils venaient à la Mecque, cherchaient en dernier lieu son appui pour obtenir un règlement de compte chez les Mecquois retardataires. Son oncle Abû Tâlib n'exagéra point lorsqu'il composa un poème pour chanter les vertus de son neveu, en disant :
Le blond visage, au nom duquel on prie pour obtenir les pluies,
Protecteur des veuves, asile des orphelins.
source : Le Prophète de l'Islam : sa vie, son oeuvre (Muhammad Hamidullah)
1. Ummahât at-Nabî, Bagdad, 1952.
2. Par ex. Abû-Nu'aim, Dalâ'il an-Nubûwah, ch. 20.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire