mardi 4 juin 2013

Choix du Prophète Mohammed pour la haute mission Divine (M. Hamidullah) 1

DIEU peut choisir n'importe qui pour une fonction quelconque : Sa puissance est sans limite, et Sa volonté sans bornes. Mais comme Il a de Son propre choix, créé ce monde, comme une chaîne de causes et d'effets, on peut voir certaines de ces causes à l'oeuvre dans le choix de Mohammed (saw) pour la mission Divine, et de cette ville de la Mecque, si admirablement placée au milieu de la terre habitée, pour le lieu de cette mission.

A la veille de l'islam, la ville de la Mecque était peuplée et gouvernée par les Arabes de la tribu de Quraich, et le nombre des habitants atteignait environ dix mille, esclaves et clients d'origine étrangère compris.Au lieu d'une monarchie, c'était l’oligarchie de dix principales familles qui régnaient dans la Cité-Etat. Parmi ces dix familles, les Banû-Umaiyah détenaient le pouvoir militaire, et les Banû-Hâchim le pouvoir religieux, constituant les deux clans rivaux les plus en vue. Mohammed appartenait aux Banû-Hâchim.

Les Quraichites se disent  descendants d'Abraham, originaire de l'Iraq. Lorsqu'il quitta son pays natal, par suite de la persécution religieuse, Abraham se rendit d'abord en Egypte, puis en Palestine où il épousa Hagar (1), mère de son premier fils Ismaël. Plus tard, Hagar et Ismaël durent quitter le foyer d'Abraham, pour séjourner dans un désert, " près de la source qui est sur le chemin de Schur". Aux dires des Quraichites, il s'agit là de la région de la Mecque, et de la source de Zamzam.
Ismaël épousa une Arabe, de la tribu de Jurhum. Abraham visitait Ismaël de temps en temps, venant de la Syrie, et il construisit, avec l'aide de son fils Ismaël, un temple dédié au culte du DIEU Unique, la Ka'bah, la Maison d'ALLAH. A la veille de l'Islam, cet édifice était déjà devenu un lieu de pèlerinage pour toute l'Arabie. Plus ancienne que le temple de Jérusalem, le Coran ( 3 : 96) ne semble point exagéré en qualifiant la Ka'abah de "première Maison" de DIEU dans le monde.


La famille de Mohammed avait hérité non seulement de la tradition la plus ancienne du culte monothéiste, mais avait également dans ses veines le sang des différentes races humaines : babylonienne, égyptienne, arabe, fait qui la mettait au-dessus des préjugés étroits. Parmi les proches parents de Mohammed (saw), nous avons même une Grecque (2) : en effet le généalogiste Mus'ab (3) signale que la mère d'Abu'r-Rûm ibn 'Umair fut une Grecque. Le frère de cet Abu'r-Rûm, Mus'ab ibn 'Umair, un Quaraichite, un Mecquois, un proche parent du Prophète, avait, en outre épousé la fille de la tante du Prophète. (Cette épouse s'appelait Hamnah bint Jahch, dont la mère fut Umaimah bint ' Abd al-Muttalib). Nous verrons, par la suite, que Mohammed accentuait cette réunification de la race humaine, et nous rencontrerons dans sa propre maison des femmes, non seulement d'origine arabe, mais également juive et copte.
à suivre...

source : Le Prophète de l'Islam : sa vie, son oeuvre (Muhammad Hamidullah)








1. Selon Bukhâri, 60 : 11, le Pharaon avait donné Hagar pour servante à Sârah (akhdamahâ). cf Genèse 16 : 1, "servante égyptienne". Il ne faut pas en   conclure qu'elle fut une esclave : loin de là, car nous lisons chez le Rabbin le plus réputé, Salomon b. Isaac de Troyes (1040-1105), dans son commentaire du Pentateuque (Genèse, 16 : 1) :
" (Agar) était la fille de Pharaon. Lorsque celui-ci vit les miracles qui s'étaient produits en faveur de Sârah, il dit :  Mieux vaut pour ma fille d'être servante dans cette maison (d'Abraham) que maîtresse dans une autre." - Je dois la traduction à l'obligeance de M.G. Vajda.
En outre, il est à noter que Hagar, même si elle était esclave, ne l'était pas à Abraham, mais à Sârah. Selon la loi talmoudique, la seule possibilité pour Abraham était de la prendre en mariage, avec la permission de la "propriétaire", Sârah, et non en concubinage. La Bible ne parle pas du don de Sârah, mais "donna pour femme/gabsie ihm zum Weib/gave her to be his wife" (Genèse 16/3).
2. Est-ce selon la loi de Mendel sur l'hérédité que 'Abd al-Muttalib était blond argentin ? (Cf. § 66, infra).
3. Nasab Quraich, p. 254

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