mercredi 26 décembre 2012

De la Sagesse Sublime dans le verbe de Moïse (2) - Ibn'Arabi

... Ainsi, DIEU sauva Moïse de l'angoisse de l'arche; et parce que DIEU lui donna de la connaissance, il perça les ténèbres de la nature [physique], sans toutefois en sortir. Il fut éprouvé "par beaucoup d'épreuves" (coran XX, 41), c'est à dire que DIEU l'instruisit sous beaucoup d'apparences, pour qu'il acquit la patience dans les épreuves Divines. La première de ces épreuves fut le meurtre de l’Égyptien (1), acte qu'il commit par impulsion Divine et avec l'approbation de DIEU dans son for intime, sans toutefois qu'il s'en aperçût; cependant, il ne constata dans son âme aucune affliction de ce qu'il avait tué l’Égyptien  bien qu'il ne s'en fût pas acquitté lui-même jusqu'à ce qu'il eût reçu une révélation Divine à ce sujet. Car tout prophète est intérieurement préservé du péché sans qu'il en soi conscient avant même qu'il n'en soit averti par une inspiration. C'est pour cela qu'al-Khidr lui montra la mise à mort du garçon, action que Moïse lui reprocha, sans se rappeler son meurtre de l’Égyptien, sur quoi al-Khidr lui dit : " Je ne l'ai pas fait de ma propre initiative", rappelant ainsi à Moïse l'état où celui-ci se trouvait quand il ne savait pas encore qu'il était essentiellement préservé de tout mouvement contraire à l'ordre Divin (2).

Il lui montra aussi la perforation de la barque, apparemment faite pour détruire les gens, mais qui a cependant le sens caché de les sauver de la main d'un "violent". Il lui présenta cela comme une analogie de l'arche qui enfermait Moïse lorsqu'il fut jeté dans le Nil; selon les apparences, cet acte était également fait pour le détruire, mais selon le sens caché, cela devait le sauver. Aussi sa mère l'avait-elle fait par crainte du "violent", qui est Pharaon, pour qu'il ne tuât pas l'enfant cruellement. Et elle le regardait, rassurée par l'inspiration Divine dont elle ne se rendait pas compte, trouvant en elle-même la certitude qu'elle le nourrirait; mais craignant pour lui, elle le jeta dans le Nil, comme si elle se disait [selon le proverbe] : " Ce que l'oeil ne voit pas, n'afflige pas le coeur", et qu'elle ne craindrait pas pour lui comme si elle devait assister [à sa mort]; mais la pensée que DIEU le lui rendrait peut-être [s'imposa à elle] à cause de sa confiance en DIEU, et c'est de cette pensée qu'elle vivait, son espoir compensant sa peur et son désespoir. Lorsqu'elle eut l'inspiration de l'exposer sur le Nil, elle se dit : peut-être est-ce celui-ci le prophète par lequel Pharaon et les Égyptiens seront détruits; et elle vivait de cette imagination, qui était en soi connaissance (coran XXVIII, 21).

Ensuite, lorsqu'on chercha Moïse [après qu'il eut tué l’Égyptien] il "sortit de la ville, fuyant par crainte" [du châtiment] (coran, XXVII, 21), selon les apparences, mais en vérité il s'enfuit par amour du salut, car l'impulsion du mouvement est toujours l'amour, bien que l'observateur puisse être confondu par l'apparence des causes secondaires. Mais il n'existe pas telle ou telle cause [véritable] du mouvement, car le principe du mouvement est le passage du monde de son état de non-manifestation, où il est en repos [en tant que pure possibilité], à la manifestation. Dès lors on dit que l'ordre [Divin] est mouvement se dégageant du repos. Or, le mouvement qui est l'existence même du monde est un mouvement d'amour, comme l'indique la parole du Prophète [prononcée au nom de DIEU] : " J'étais un trésor caché. Je voulus être connu, et J'ai créé le monde (hadith qudsî) "; s'il n' y avait pas cet amour Divin, le monde n'eût pas été manifesté. Le mouvement du monde de la non-existence à l'existence est donc [en réalité] le mouvement de l'amour se manifestant. D'autre part, le "monde" aussi aime se contempler lui-même comme existant, de même qu'il s'était contemplé lui-même dans son état d'immobilité principielle. Sous quelque face qu'on le considère, le mouvement du monde de son état de non-existence permanente vers son existence sera un mouvement d'amour, du côté Divin comme du côté du monde.

Car l'Essence aime la perfection  (al-kamâl); or, la connaissance qu'à DIEU de Lui-même en tant qu'Il est indépendant des mondes, ne se rapporte qu'à Lui seul; pour que la connaissance soit parfaite à tous les degrés, il faut que la connaissance de l'éphémère, connaissance qui résulte précisément de ces déterminations, - à savoir des déterminations du monde en tant qu'elles existent - se réalise également. La perfection [ou l'Infinité] Divine s'exprime donc en ce qu'elle manifeste la connaissance relative aussi bien que la connaissance éternelle, de sorte que la dignité Divine de la  Connaissance soit parfaite sous l'un et l'autre aspects [bien que la connaissance relative n'ajoute rien à la Connaissance absolue].

De la même manière se parfait l'Être. Car l'Être (al-wujûd) est d'une part éternel et d'autre part non-éternel ou devenir. L'Être éternel est l'être de DIEU en Lui-même; l'être non-éternel est l'Être Divin [se reflétant] dans les "formes" du monde immuable [c'est à dire dans les archétypes]; c'est ce qu'on appelle devenir (ou évènement : hudûth) parce que l'Être s'y manifeste par une partie à l'autre. Il se manifeste donc à Lui-même dans les formes du monde, afin que l'Être soit parfait [sous tous les rapports bien que le relatif ne puisse rien ajouter à l'éternel] (3).

Le mouvement du monde est donc né de l'amour de la perfection [ou de l'infinité]. Ne vois-tu pas que [DIEU] soulagea [naffasa, mot qui comporte une allusion à l'Expir du Clément : nafas ar-rahman] les Noms Divins de leur état [de contraction, où ils se trouvaient] avant la manifestation de leurs effets dans cette substance appelée monde ?
Il aime le repos [ou la détente : ar-râhah], et il ne l’atteint que par l'existence formelle, ni plus ni moins. De là résulte que le mouvement est motivé par l'amour, et il n' y a pas de mouvement dans le cosmos qui ne soit un mouvement d'amour.

Il y' a des sages qui savent cela, d'autres qui sont illusionnés par l'existence de causes secondaires, plus apparentes au moment donné et plus consciente à l'âme. Ainsi, la crainte était plus consciente à l'âme de Moïse, à cause de l'occision de l’Égyptien  mais cette crainte impliquait l'amour de son propre salut; il s'enfuit donc "par crainte", ce qui signifie qu'il s'enfuit parce qu'il désirait se sauver de Pharaon et du châtiment qu'il lui ferait subir; il ne mentionna lui-même [dans son dialogue avec Pharaon] (4) que la cause immédiate [de sa fuite d'Egypte], celle qui lui était consciente au moment donné, comme le propre corps est immédiatement conscient à l'homme, alors que l'amour du salut était implicite, comme l'esprit est immanent au corps.

Les prophètes se servent d'un langage concret parce qu'ils s'adressent à la collectivité et qu'ils se fient à la compréhension du sage qui les entendrait. S'ils parlent au figuré, c'est à cause du commun et parce qu'ils connaissent le degré d'intuition de ceux qui comprennent vraiment. C'est ainsi que le prophète dit, en parlant de la libéralité, qu'il ne donnait rien à certains qui lui étaient plus chers que d'autres, de peur que DIEU ne les jette dans le feu infernal. Il s'exprimait ainsi pour le faible d'esprit qui est esclave de l'avidité et des penchants naturels.

De même, tout ce que les prophètes apportèrent de sciences est revêtu de formes accessibles aux plus communes capacités intellectuelles, afin que celui qui ne va pas au fond des choses s’arrête à ce vêtement et le prenne pour ce qu'il y' a de plus beau, tandis que l'homme de compréhension subtile, le plongeur qui pêche les perles de la Sagesse, sait indiquer pour quelle raison telle Vérité Divine se revêtit de telle forme terrestre; il évalue le vêtement et l'étoffe dont il est fait et reconnaît par lui tout ce qu'il recouvre, atteignant ainsi une science qui reste inaccessible à ceux qui n'ont pas de connaissance de cet ordre.

Dès lors que les  prophètes, les envoyés et leurs héritiers savent qu'il y' a dans le mondes et dans leurs communautés des hommes possédant cette intuition, ils s'appuient en leurs démonstrations sur un langage concret, également accessible à l'élite comme à l'homme du commun, en sorte que l'homme d'élite en tire à la fois ce qu'en tire l'homme du commun et davantage, selon la mésure où le terme d' "élu" (khaçç) s'applique réellement à lui et le distingue de l'aveugle; et c'est par là [par cette compréhension intuitive] que les savants se distinguent les uns des autres. Telle est donc la signification de l'expression de Moïse : " et je m'enfuis du milieu de vous par crainte", au lieu de dire : " je m'enfuis du milieu de vous par amour du salut".

Il arriva donc à Madian, y rencontra les deux filles et puisa pour elles l'eau du puits, sans leur demander le salaire (5). Ensuite, il se "retira à l'ombre", c'est à dire à l'ombre Divine, et dit : " Ô mon Seigneur, j'ai grand besoin de l'aide que Tu feras descendre vers moi", il attribua donc à DIEU seul l'essence du bien qu'il fit et se qualifia lui-même de pauvre (faqîr) envers DIEU. C'est pour cela qu'al'Khidr reconstruit devant lui le mur écroulé sans demander de salaire pour son travail, ce dont Moïse le réprimanda, jusqu'à ce qu' al-Khidr lui eût rappelé son action de puiser de l'eau sans demander de récompense, et d'autres choses encore, dont il n'est pas fait mention dans le Coran; de sorte que l'Envoyé de DIEU - que DIEU le bénisse et lui donne la paix ! - regretta que Moïse ne se fût pas tu et qu'il ne fût resté avec al-Khidr, afin que DIEU lui racontât encore de leurs actions.

Par là on reconnait l'état auquel Moïse fut élevé sans qu'il en fût conscient ; car s'il en avait été conscient, il n'aurait pas nié la même chose chez al-Khidr, dont DIEU même avait cependant témoigné devant Moïse était pur et juste; malgré cela, Moïse oublia la justification Divine de même que la condition à laquelle il lui avait été permis de suivre al-Khidr, ce qui arriva par miséricorde Divine envers nous, pour le cas où nous oublierions le commandement de DIEU. Si Moïse avait été conscient [de l'état spirituel qui le fit agir de la sorte envers les deux filles de Madian], al-Khidr ne lui aurait pas dit : " [DIEU m'a donné une connaissance] que tu n'as pas apprise", c'est à dire, je possède une connaissance dont tu n'as pas l'intuition, de même que tu possèdes une connaissance que je ne possède pas. Il était donc juste. Quant à sa décision de se séparer de Moïse, DIEU lui même dit : " Ce que l'envoyé vous apporte, saisissez-le, et ce qu'il vous défend, fuyez-le" (coran, LIX, 7), et par cette parole DIEU oblige les sages qui connaissent la portée de la fonction de l'envoyé Divin.

Or, al-Khidr savait que Moïse était envoyé de DIEU; il fit donc attention à ce qui émanait de lui, pour ne pas manquer de respect envers l'envoyé de DIEU. Moïse lui avait dit : "Si je t'interroge encore une fois sur quelque chose, alors tu ne me tiendras plus compagnie", et par là même il l'empêcha de rester avec lui; lorsque Moïse l'interrogea pour la troisième fois, al-Khidr lui dit : " Ceci est notre séparation", et Moïse ne  lui répondit pas : non, et ne le pria pas de lui tenir compagnie, car  il connaissait la portée de sa propre dignité d'envoyé, qui lui avait fait prononcer la défense de l'accompagner plus loin; il se tut donc et ils se séparèrent. Considère la perfection de ces deux hommes dans leur connaissance et dans leur  tact à l'égard de la Réalité Divine, de même que l’impartialité d'al-Khidr - sur lui la paix ! -
Lorsqu'il dit à Moïse : " Je possède une science que DIEU m'apprit et que tu ne connais pas; et tu possèdes une science que DIEU t'apprit et que je ne connais pas (selon une parole du prophète, citée par al-Bukhâri et d'autres)". Cette parole fut comme un baume sur la blessure qu'il lui avait faite en disant : "... et comment auras-tu la patience à l'égard de [choses] que ta science n'englobe pas ?" (coran, XVIII, 67); disant cela, il savait que Moïse avait reçu la dignité d'envoyé de DIEU, alors que lui-même n'avait pas cette fonction. La même [distinction des sciences] apparaît, au sein de la communauté Mohammédienne, dans le récit de la fertilisation du palmier, où le Prophète dit [à ses compagnons] : " Vous êtes plus savants que moi dans les choses de votre monde."
Or, il n' y a pas de doute que la connaissance d'une chose vaut mieux que l'ignorance à son égard; aussi DIEU Se loue-t-Il Lui-même en affirmant Son omniscience; le Prophète reconnut donc que  ses compagnons étaient plus savants que lui dans les choses utiles en ce monde, puisqu'il ne les avait pas apprises, parce qu'il s'agissait de science empirique et qu'il n'avait pas été libre de l'acquérir, occupé qu'il était de l'inspiration Divine. Je viens de te montrer une politesse suprême qui te sera très utile, si tu la prends à coeur.

Quant à la parole de Moïse [adressée à Pharaon (coran, XXVI, 20)] "... et DIEU m'a investi du pouvoir de jugement" elle indique la fonction de représentant (khalîfa) de DIEU sur terre, tandis que la suite : " et Il me mit au nombre des envoyés", indique la mission Divine (ar-risâlah); car chaque envoyé n'est pas représentant de DIEU sur terre; le représentant de juge par l'épée, il destitue du pouvoir et il institue, tandis que l'envoyé ne fait que transmettre la mission dont il à été chargé; s'il combat pour sa mission et la défend par l'épée, il est représentant de DIEU sur terre et envoyé de DIEU à la fois. De même que tout prophète n'est pas envoyé (6), tout envoyé n'est pas représentant de DIEU sur terre, disposant du règne et du pouvoir de jugement temporel (7).

Quant à la question de Pharaon sur la quiddité (mâhiyah) (8) Divine ["Qu'est-ce () que le Seigneur des mondes ?"] (coran, XXVI, 22), elle ne fut pas posée par ignorance mais dans l'intention d'éprouver Moïse, qui s'était déclaré l'envoyé du Seigneur.
Car Pharaon savait très bien quel devait être l'état de connaissance d'un envoyé, aussi voulut-il éprouver Moïse par sa question, pour savoir s'il était sincère. D'autre part, c'est à cause de ceux qui étaient présents qu'il posa une question imaginaire, afin de leur faire voir ce qu'il pressentait en posant sa question, sans qu'ils s'aperçussent [de sa ruse]; car si Moïse lui répondait comme devait répondre le connaissant de la Réalité, Pharaon pouvait démontrer, en faveur de sa propre dignité, que Moïse ne lui avait pas répondu conformément à la question, en sorte que les [courtisans] présents devaient croire, dans leur étroitesse de vue, que Pharaon était plus sage que Moïse. Ainsi, lorsque Moïse lui donna la réponse qui convenait à une pareille question [il répondit : " Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux, si vous avez la certitude"] (coran, XXVI, 23) mais qui paraissait ne pas correspondre à ce qui avait été demandé - et Pharaon savait très bien qu'il lui répondrait de cette manière - Pharaon put dire à sa suite : " en vérité, votre envoyé" - celui qui vous a été envoyé - "est possédé" (coran, XXVI, 26), c'est à dire son intelligence est voilée, il n'est pas capable de voir ce sur quoi je l'ai questionné, comme il n'est d'ailleurs pas convenable que l'on connaisse ce dont il s'agit [ou : qu'il le connaisse].

La question [de Pharaon] était valable comme telle, car la question sur la quiddité se réfère à la réalité (haqîqah) de ce dont on s'informe; or, il n' y a pas de doute que l'objet de la question est en lui-même réel. Quant à ceux qui disent que la définition [répondant à la question : "quid est ?"] doit être composée de genre et d'espèce, ils ont raison pour tout ce qui peut être associé à autre chose [et qui est donc compris dans une catégorie]; mais ce qui dépasse le genre n'est pas nécessairement dépourvu de réalité en soi-même, car cette réalité peut ne pas appartenir à autre chose [comme c'est le cas pour la réalité de DIEU]. La question était donc valable selon l'usage des connaissants, des savants et des hommes raisonnables; de même, on ne pouvait y répondre autrement que ne le fit Moïse.

Il y a là un grand secret : Moïse répondit en démontrant l'action, alors qu'il avait été questionné sur la définition essentielle de ce dont il s'agit, il fit donc de la relation de DIEU envers les formes qui se manifestent par Lui - ou en Lui - la définition essentielle [de DIEU], comme s'il disait, en répondant à celui voulait savoir ce qu'est le Seigneur du monde : " C'est celui en qui se manifestent les formes du monde, de leur degré suprême - le Ciel - jusqu'à leur degré le plus bas - la terre -, si vous avez la certitude"; ou bien : " Celui qui se manifeste par les formes des mondes, etc." Lorsque Pharaon dit ensuite à sa cour que Moïse était possédé - selon le sens que nous avons expliqué - celui-ci ajouta une autre démonstration, pour faire connaître à Pharaon son degré de connaissance Divine; car Moïse savait que Pharaon était instruit en ces choses; il dit donc : " Le Seigneur de l'orient et de l'occident" - mentionnant ce d'où [le soleil] apparaît et ce par quoi il se voile, car DIEU est à la fois l'Apparent et le Caché - "et de ce qui est entre les deux" - DIEU connaissant toute chose "si vous raisonnez" (coran XXVI, 27), c'est à dire, si vous tenez à la raison discursive, qui délimite les choses.


























1. "Un jour il entra dans la ville sans qu'on l'eût remarqué, et il vit deux hommes qui se battaient; l'un était de sa nation, l'autre était son ennemi. L'homme de sa nation lui demanda du secours contre l'homme de la nation ennemie. Moïse le frappa du poing et le tua; mais [revenu de son emportement], il dit : c'est une oeuvre de Satan; c'est un ennemi qui évidemment nous égare. Seigneur, j'ai mal agi envers moi-même, pardonne-moi. Et DIEU lui pardonna, car Il est indulgent et miséricordieux." (coran XXVIII, 14-15)

2. Ceci se réfère au récit coranique de la rencontre de Moïse avec al-Khidr, le mystérieux personnage dont DIEU affirme qu'il lui donna de la science qui est "auprès de Moi"...

3. La même idée, un maître soufi de nos jours l'exprima dans ces termes : " DIEU est si grand qu'Il peut même assumer des limites sans qu'Il en soit limité".

4. "[Pharaon dit à Moïse] : Ne t'avons-nous pas élevé parmi nous dans ton enfance ? Tu as passé des années de vie au milieu de nous. Puis tu as commis l'action que tu sais; tu es un ingrat. Il répondit : Oui, j'ai commis cette action; mais alors j'étais dans l'égarement. Et j'ai fui du milieu de vous par crainte. Ensuite, DIEU m'a investi du pouvoir de jugement et m' a mis au nombre des envoyés" (Coran, XXVI, 17-20).

5. " Il se dirigea du côté de Madian. Peut-être DIEU, dit-il, me dirigera dans le droit chemin. Lorsqu'il arriva à l'eau de Madian, il y trouva une tribu d'hommes qui abreuvaient leurs troupeaux. A côté il aperçut deux femmes qui écartaient leur troupeau. Il leur demanda : De quoi avez-vous besoin ? Elles répondirent : Nous ne pourrons abreuver notre troupeau que lorsque les bergers seront partis; notre père est un vieillard très âgé. Moïse fit boire leur troupeau puis, s'étant retiré à l'ombre, il dit : Mon Seigneur ! j'ai grand besoin du bien que Tu feras descendre vers moi" (coran, XXVIII, 21-24).

6. La prophétie se caractérise par l'inspiration Divine, mais seule la mission Divine (ar-risâlah) implique la promulgation d'une nouvelle loi sacrée.

7. On se souviendra de la parole de Christ : " Mon règne n'est pas de ce monde" (Saint Jean, XVIII, 36).
8. De mâ : "que", latin: quid; al-mâhiyah est donc la nature d'une chose.