mardi 20 mars 2012

Les grands Maîtres du Soufisme ( Hallâj) - (857-922) 1

Sentences du Cheikh Mansour Hallâj 

Celui qui a été un martyr dans la voie de la vérité; lui dont le rang est devenu éminent; lui dont l’extérieur et l’intérieur étaient purs, qui a été un modèle de loyauté dans l'amour; lui qu'un penchant irrésistible attirait vers la contemplation de la face de DIEU, cet extatique Mansour Hallâj, que la miséricorde d' ALLAH soit sur lui ! Il était tout enivré d'un amour dont les flammes le consumaient. Les merveilles qu'il opérait étaient telles, que tous les docteurs en demeuraient frappés de stupeur. C'était un homme aux visées sublimes, aux paroles énigmatiques, profondément versé dans la science des mystères. Originaire d'un canton nommé Beïzâ, dans la province de Chirâz, il avait été élevé à Vâcit.
Abd Allah Khafif disait : " Mansour possédait réellement la connaissance de la vérité." " Moi et Mansour, déclarait Chibli, nous suivions le même chemin; on m'a traité de fou, et j'ai eu la vie sauve, tandis que Mansour a péri parce qu'il avait son bon sens." Si Mansour n'avait été qu'un égaré, les deux docteurs que nous venons de citer n'en auraient pas parlé en ces termes. Toutefois plusieurs docteurs lui ont reproché d'avoir fait fausse route en dévoilant mal à propos les mystères de la vérité.Il resta pendant deux ans au service d'Abd Allah Techteri.

A huit ans il se rendit à Bagdad, puis à Basra, où il resta six mois au service d'Omar ben Osmân Mekki. Abou Yacoub Aqta ayant donné sa fille en mariage à Mansour, Omar ben Osmân en conçut du ressentiment contre celui-ci, qui alors quitta Basra pour Bagdad, où Djuneïd le fit vivre dans la retraite. Au bout de quelque temps il partit pour la Ke'abeh, dont il devint un visiteur assidu. Puis il retourna à Bagdad, où Djuneïd le recueillit dans sa maison. Comme Mansour lui posait  des questions sur plusieurs points obscurs et difficiles, Djuneïd lui dit : " Ô Mansour ! il n'est pas loin le temps où tu feras rougir la tête du gibet. - Le jour où je ferai rougir la tête du gibet, répondit Mansour, tu rejetteras le vêtement du derviche pour prendre celui du commun des hommes."
On raconte que, le jour où l'on traîna Mansour au gibet, tous les "ouléma" rédigèrent un acte juridique qui proclamait la nécessité de le mettre à mort. " Il faut aussi que Djuneïd écrive sa sentence", dit le khalife. Aussitôt Djuneïd se rendit à la medersa (le collège), où, après s'être habillé comme les mollah et avoir ceint le turban, il déclara, par un acte écrit, que "si en apparence Mansour méritait qu'on le mît à mort, il possédait intérieurement la connaissance du Seigneur très-haut".
Après avoir quitté Bagdad, Mansour séjourna une année à Techter; puis il employa cinq ans à parcourir successivement le Khoraçan, le Seïstân, Semizkent et le Turkestân.
On l'avait surnommé Hallâj parce qu'un jour, ayant vu empilé dans un magasin du coton non encore épluché, il n'eut pas plus tôt fait un signe que, par un commandement du Seigneur très-haut, les graines se trouvèrent triées.
Ayant revêtu le froc, il s'en alla à la Ke'abeh avec un grand nombre de derviches. Là il opéra tant de miracles que Ya'qoub Neher-Djouri le traita de magicien. Ensuite il se rendit dans l'Hindoustân et de là gagna le Turkestân et le Khitaï, où il convertit à l'islam beaucoup de personnes, auxquelles il donna l’instruction religieuse. Revenu à la Ke'abeh, il y demeura deux ans en qualité de mudjâvir. Ce fut alors que son action grandit de plus en plus. Les peuples qui ne comprenaient pas ses paroles, le chassèrent d'un grand nombre de villes, tout en restant émerveillés de son éloquence et de ses actes. Dans l'espace de vingt-quatre heures il récitait une prière de quatre cents ra'kat et, acceptant les épreuves les plus dures de la mortification, il faisait une lotion générale à chaque oraison canonique. Jusqu'à l'age de cinquante ans il resta fidèle à ces pratiques. Pendant vingt ans il ne se dépouilla pas une seule fois de son froc. Un jour qu'on le lui avait retiré par force, on y trouva installés quantité de poux de la grosseur d'un pois. Un autre jour quelqu'un voyant un scorpion se promener autour de Mansour voulut le tuer; mais le cheikh l'en empêcha en disant que ce scorpion hantait ainsi son voisinage depuis douze ans.
(a suivre)

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